[Chronique] Le puits des mémoires, tome 2 : Le Fils de la Lune de Gabriel Katz

le puits des mémoires tome 2

Fiche technique du livre
Auteur : Gabriel KATZ
Genre : Fantasy
Année d’édition : 2013
Edition : Scrinéo / Pocket
Prix : A partir de 7,70€ TTC
Langue : Française
Nombre de pages : 450 pages

Synopsis
Fuyant le royaume d’Helion où leur tête est mise à prix, Nils, Karib et Olen s’embarquent pour Woltan, sur les traces de leur identité. Pourquoi ont-ils assassiné le plus puissant roi du monde ? Dans leur quête de la vérité, ils vont découvrir un royaume fascinant, colossal, aux frontières des terres barbares. Mais leurs poursuivants n’ont pas abandonné la traque…

Pour les fugitifs sans mémoire, c’est l’heure des révélations, et de la plongée dans le grand nord, où leur vie ne tient qu’à un fil.

Mon avis
Seconde lecture commune avec la copinaute La tête dans les livres, j’étais très impatient de démarrer ce deuxième tome, en particulier après la bonne impression laissée par le premier tome. Le potentiel de la saga se confirme-t-il ?

   Nos trois amis, Olen le joli cœur, Nils le méfiant et Karib le mage, ont enfin découvert leurs véritables identités. Malheureusement, aucun répit ne leur sera accordé, et c’est dans la précipitation et la peur qu’ils fuiront le royaume d’Hélion à toute vitesse. Ce second tome nous place directement dans le voyage d’Hélion à Woltan, royaume où les fugitifs pensent pouvoir trouver de nouvelles réponses à leur amnésie. Mais alors que la traversée est loin d’être aisée, ils vont rapidement comprendre que survivre à Woltan l’est encore moins. Entre la découverte de ce vaste royaume, les révélations sur leurs identités, leurs passés ainsi que leurs entourages, personne n’est au bout de ses surprises, et surtout pas notre fameux trio.

   Je vais être honnête tout de suite : ce tome fut un véritable coup de cœur. Un gros comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. J’ai tout simplement adoré et ce pour de multiples raisons. Malgré un rythme un poil lent en début de tome, servant particulièrement à resituer le cadre de l’histoire et résumer quelques renseignements concernant le trio de héros, on est rapidement amener à suivre de multiples rebondissements au royaume de Woltan, bien plus immense que ce que je pouvais présager au départ. L’action est très présente, tout comme les interrogations sans cesse renouvelées et bousculées. Je dois dire que Gabriel KATZ est très fort pour jouer avec le lecteur : entre fausses affirmations, nouvelles révélations, cliffhanger important, il joue avec nos nerfs et  nous amène là où lui seul le désire.

   Comme précédemment, les personnages principaux restent l’un des points forts du livre et sont toujours aussi attachants, si ce n’est plus encore. Alors que l’on apprend à les connaître davantage lorsque de nouvelles facettes d’eux surgissent, l’auteur en profite pour nous prendre au dépourvu et dévoile progressivement des bribes de leurs passés. Évidemment loin de ce que j’avais pu imaginé en premier lieu. Seulement, au lieu de simplement nous énoncer tout sur un plateau d’argent, les révélations se fout au compte goutte et sont venus chambouler mes croyances. J’ai apprécié cette dualité entre leur passés : qui ils étaient et comment ils étaient perçus et leur nouveau moi, personne qui a vécu des tas de choses autour du monde et qui ne possède aucun autre souvenir. Les différences sont très bien trouvées et renforcent cette volonté de toujours vouloir en apprendre plus sur ces trois comparses. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et savent se montrer dans l’ensemble bien plus intéressants et profonds que dans le premier tome.

   La plume du premier tome m’avait déjà charmé, cette fois ce fut la consécration. Peut-être Gabriel Katz se sentait à présent plus à l’aide mais l’ironie et les passages humoristiques sont très présents et ce n’est pas pour me déplaire tant ils m’ont plu et ont su me fait rire. D’ailleurs, entre l’humour, les moments forts en émotion, la surprise, la peine pour certains passages, le dégoût pour certains, la crainte ou la joie, je dois reconnaître que Le fils de la Lune m’aura fait vivre une sacrée palette d’émotions, chose rare en fantasy mais ô combien grisante ! Ajouter à cela une vraie maîtrise de l’histoire jusqu’à la dernière ligne, complétement dingue (oui, j’ai pété un cable !) et vous comprenez bien ce qui justifie mon adoration.

   Du côté des reproches, si je dois en adresser un seul, serait l’absence d’une carte en début de tome. J’étais un peu perdu en Woltan, car au départ, c’est décrit comme un royaume. Mais il y a des royaumes dans ce royaume. Et il y a le port de Woltan, mais qui n’a  rien à voir avec Woltan la capitale par exemple ! Aussi, histoire de ne pas bouder mon plaisir, une centaine de pages supplémentaires m’auraient comblé car je ne voulais vraiment pas lâcher mes potes…

   En conclusion, Gabriel Katz offre avec ce second tome de sa trilogie Le puits des mémoires, un moment de lecture si bon que ce fut une véritable vague qui m’a submergé. Qu’il s’agisse du rythme parfaitement dosé, de cette plume accrocheuse et pleine d’humour, de ses rebondissements à foison et extrêmement bien pensés, Le fils de la lune est incroyablement maîtrisé et plaisant. Je tire mon chapeau à Monsieur KATZ qui aura su me bluffé en proposant un second tome de cette qualité et me rendre malade à l’idée d’attendre de découvrir le fin mot de l’histoire. Et pourtant, je vais devoir trouver la force de patienter…

Ma note : 19/20

N’hésitez pas à découvrir la chronique de ma copinaute La tête dans les livres en cliquant ici ! Merci 😀

[Chronique] Autre-Monde, tome 5 : Oz de Maxime Chattam

autre monde tome 5

Fiche technique du livre
Auteur : Maxime Chattam
Genre : Jeunesse / Fantastique
Année d’édition : 2012 (VO – VF)
Edition : Le livre de poche
Prix : 7,60 euros TTC
Langue : Française
Nombre de pages : 456 pages

Synopsis
Cap sur l’Europe ! Pour tenter de vaincre Entropia, l’Alliance des Trois s’embarque pour le vieux continent. Objectif : mettre la main sur le Cœur de la Terre. Mais c’est un pays hostile qui les attend, où les Cyniks ont asservi les enfants. Obstacles, pièges, trahisons, les jeunes héros parviendront-ils à leurs fins ? Ou le chaos mortifère d’Entropia aura-t-il raison d’eux ? La quête de Matt, Ambre et Tobias est loin d’être terminée…

Mon avis
Après un quatrième tome qui me réconciliait grandement avec la série et la promesse d’un nouveau voyage palpitant, je ne pouvais être qu’impatient de démarrer Oz.

   Le quatrième tome était l’occasion de démarrer un nouveau cycle, centré autour de la découverte d’une étrange menace, un nouvel ennemi au nom d’Entropia. Le mystère reste grand, mais notre troupe préférée est repartie sur Eden afin de préparer ce qui s’annonce peut-être comme l’ultime voyage : traverser l’océan atlantique et rejoindre l’Europe. Un continent lointain pour ces jeunes Pans qui ne savent absolument pas ce qu’ils vont y trouver, n’ayant eu aucun contact avec le monde depuis la Grande Tempête. Pourtant, c’est peut-être leur unique chance de salut et il est nécessaire de tenter le tout pour le tout. Aidé par les Kloranpanphylles, Matt, Tobias et Ambre, accompagnés des petits nouveaux (Maya, Tania, Floyd et Chen), ont pris leur décision et vont aller de surprise en surprise, tant durant le trajet qu’à leur arrivée…

   Dans l’ensemble c’est un vrai plaisir de se plonger à nouveau dans cette saga. Je suis très attaché aux personnages, ces jeunes plein de bonnes intentions souhaitant œuvrer pour un meilleur monde (et leur survie). C’est un peu niais, je sais bien, et l’on pourra toujours reprocher à Monsieur Chattam de survoler ses personnages secondaires, mais mince, ces élans d’espoir sont comme un rayon de soleil : ils me font un bien fou. Puis, l’aspect jeunesse, présent, n’entrave en rien mon appréciation de cette lecture, puisqu’il ne gène pas l’apparition de moments sombres, presque glauques. C’est d’ailleurs amusant de constater les différences de ton entre quelques pages où l’on va enchaîner d’une blague de Tobias à une décapitation et l’envol d’une tête !

   A propos de l’intrigue en elle-même, l’idée de traverser l’océan et de découvrir l’Europe m’a particulièrement séduite. Scénaristiquement parlant, cela permet d’offrir des moments de surprises et de découvertes similaires aux deux premiers tomes, mes favoris jusque là, et c’est particulièrement grisant. Maxime Chattam développe ce nouveau cycle en apportant de nombreux éléments tout en conservant l’esprit aventurier qui fait le charme de Autre-Monde. La capacité de l’auteur à façonner son univers, inventer des mots est à saluer, tout comme sa plume, toujours aussi vive et prenante.

   D’ailleurs, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Mon premier sentiment quand j’ai fermé Oz fut « WOW ». Certes, il y avait de la frustration, mais le livre est construit comme une montée en puissance progressive pour déboucher sur un final explosif qui m’a scotché. Pourtant, au départ, ce n’était pas forcément gagner, le démarrage étant assez long. Puis, j’ai ressenti cette drôle d’impression. Celle qu’au fur et à mesure des pages, Maxime Chattam se rendait compte qu’il prenait trop son temps et que son histoire allait être trop longue. Le turbo a été enclenché, les évènements ont commencé à se succéder, les rebondissements sont venus en masse et ça a été tellement rapide que la conclusion m’a semblé même rushé.

   Ce qui constitue mon principal grief envers la saga et surtout ce tome. Que c’est plaisant, mais que c’est rapide… ! Clairement, Autre-Monde pourrait largement gagner en qualité si 200 pages supplémentaires étaient présentes. Elles permettraient de développer les personnages secondaires, adorables mais dont on connaît peu de choses au final. Les moments forts dureraient plus longtemps, de sorte à nous rendre réellement triste plus d’une page, au lieu d’enchaîner une folle course poursuite comme c’est le cas ici. L’intensité serait peut-être même plus forte et le livre aurait suffisamment de matière pour imposer une réelle claque. J’ai besoin de ces pages !

   En conclusion, Oz nous offre un tome plutôt bon, dans la veine qualitative des précédents. Arborant des tons jeunesses entrelacés de moment sombre, Maxime Chattam continue de me séduire avec cette saga au style simple mais à la fluidité exemplaire. L’Europe et l’océan atlantique sont deux parfaits terrains de jeux et les sensations de découverte liées à l’exploration sont toujours aussi fortes et plaisantes. Certains éléments de l’intrigue peuvent déplaire et je regrette que l’on reste trop souvent en surface mais ces défauts n’entachent en rien le caractère addictif de l’intrigue. Neverland, je te veux.

Ma note : 16/20

[Spécial] Concours flash : Le Prince des fous de Mark Lawrence dédicacé

Bonjour à tous !

   Premièrement, pour ce premier article sur le blog depuis ce début 2015, je tiens à vous présenter mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année ainsi que plein de bonheur littéraire… mais pas que !
Comme vous l’avez constaté, le blog a hiberné avant l’heure. Suite à de gros changements dans ma vie professionnelle au cours de la mi-Octobre, ma petite organisation a été chamboulé et le blog s’est vu grandement mis de côté. Chose que je déplore car l’envie d’écrire reste bien présente ! Comptez-sur moi pour revenir en force 🙂

mark lawrence7

   Quoi qu’il en soit, et pour repartir du meilleur pied, j’ai la chance infinie de vous proposer un concours très particulier, en partenariat avec les éditions Bragelonne et surtout, Mark Lawrence, auteur de fantaisie très réputé dans le domaine. Le lot en question : le premier tome du cycle La Reine Rouge : le Prince des fous, édité courant Novembre 2014 par Bragelonne donc. La particularité de ce gain ?

Il vous sera dédicacé et envoyé directement depuis le Royaume Uni
par l’auteur lui-même !

Autant vous dire que je suis heureux et surpris de pouvoir vous proposer un tel cadeau !

le prince des fousPour information, le synopsis du livre est le suivant : La Reine Rouge est crainte dans tout l’Empire Brisé.

Lâche, tricheur et séducteur invétéré, son petit-fils le prince Jalan ne figure qu’en dixième position dans la ligne de succession. Tandis que la souveraine façonne la destinée de millions de sujets, Jalan, lui, s’adonne à ses plaisirs coupables. Jusqu’au jour où il croise le chemin de Snorri, un colosse armé d’une hache décidé à venger sa famille. Le voilà entraîné vers le Nord glacé, dans un voyage mortel où il découvrira à ses risques et périls le véritable secret de la Reine Rouge…

Pour participer c’est très simple ! On reprend les mêmes règles habituelles et il vous faut remplir deux petites conditions ^^’ :

  • Indiquez votre participation en laissant un commentaire sur cet article et en indiquant ce qui vous attire dans ce livre,
  • Aimez la page facebook du blog !

Remplir ces deux conditions vous permettra d’obtenir une chance de remporter le lot ! Seulement, doubler ou plus ses chances est à votre portée 😉 Il vous suffit pour cela de partager le concours, que ce soit sur twitter, sur votre page facebook ou sur votre blog et de l’indiquer dans votre commentaire. Par ailleurs, les fidèles du blog, qui me suivent par mail ou par le biais de la plateforme wordpress bénéficient automatiquement de cette chance supplémentaire.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au Mercredi 14 Janvier jusque 20h inclus. C’est un délai exceptionnellement court, mais je ne souhaite pas faire attendre M. Lawrence trop longtemps.

A noter que le concours est cette fois ouvert qu’aux résidents Français car je ne sais pas si l’auteur désire envoyer le livre à l’étranger.

En espérant que cela vous plaise et en remerciant chaudement Mark Lawrence, je vous souhaite bonne chance !

Liste des inscrits

Broutin (+2)
Mayja (+2)
Allisonline (+2)
La tête dans les livres (+2)
Supy (+2)
Lucie Pintiaux (+1)
Grégoire G. (+2)
Aurélie S. (+3)
Sophie D. (+1)
Fantasybooksaddicts (+3)
Littlepadfoot (+2)
Sophie V. (+1)
Les lectures de Lady Faé (+1)
Le chat du cheshire (+2)
Rikoet (+1)
Aza (+2)
Czerniak (+2)

Résultat du concours !
Le grand gagnant, ou devrais-je dire, LA grande gagnante, désignée par notre maintenant célèbre Choixpeau est Aurélie S. qui peut probablement remercier sa triple chance de gagner ^^’ Peux-tu me faire parvenir tes coordonnées par e-mail s’il te plaît par le biais de la page de contact ou en écrivant tout simplement à leonpouvoirdesmots@gmail.com (l’adresse mail officielle du blog, eh oui !).
Je tiens à remercier tout les participants, qu’ils soient nouveaux ou anciens, en espérant que vous ayez beaucoup de plaisir à suivre le blog prochainement. Évidemment, tout n’est pas perdu et d’autres concours ont toujours une chance de pointer le bout de leur nez inopinément. En attendant, je continue à travailler ma chronique du cinquième intégrale du Trône de Fer de George R.R. Martin ! Bonnes lectures 🙂

In my mailbox (15)

“In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren et inspiré par Alea du blog Pop Culture Junkie. C’est un moyen de partager les livres reçus chaque semaine dans notre boîte aux lettres ainsi que les livres achetés ou empruntés à la bibliothèque. Pour le recensement des liens, il faut désormais aller chez Lire ou mourir.”

Bonjour à tous !

Un petit IMM cette semaine, imprévu de surcroît, mais je ne résiste pas à l’envie de vous le présenter (vous excuserez la photo assez sombre, les couleurs sont plus vives).

SAMSUNGDeux petits livres d’un même duo d’auteurs s’ajoutent à ma PAL aujourd’hui :

  • Les Hauts-Conteurs, tome 1 : la Voix des Rois de Patrick Mc Spare et Oliver Péru
  • Les Hauts-Conteurs, tome 2 : le Roi Vampire de Patrick Mc Spare et Oliver Péru

Cela fait un moment que l’idée de lire les Hauts-Conteurs et un livre de Oliver Péru me trottent en tête. Ce monsieur, que ce soit pour Druides, ou plus récemment Martyrs, devient progressivement un incontournable dans le domaine de la fantaisie française. Quant aux Hauts-Conteurs, les diverses chroniques que j’ai pu lire, y compris celles de ma partenaire Satine’sBooks m’ont convaincu de m’y intéresser, tout comme l’excellent extrait proposé sur le site France Loisirs (que je vous recommande si vous souhaitez avoir un aperçu) où j’ai accroché directement. Et si l’un des personnages porte mon prénom… ! Il n’en fallait pas plus pour qu’ils atterrissent chez moi ^^

Et vous, pour quel(s) livre(s) avez-vous craqué récemment ?

PS : La PAL et la wishlist ont été mises à jour !

[Chronique] Les Aventuriers de la mer, tome 1 : le vaisseau magique de Robin Hobb

aventuriers de la mer tome 1

Fiche technique du livre
Auteur : Robin Hobb
Genre : Fantasy
Année d’édition : 2001 (VF) / 1998 (VO)
Edition : J’ai lu
Prix : 7,50 euros TTC
Langue : Française
Nombre de pages : 316 pages

Synopsis
Les vivenefs sont des vaisseaux magiques attachés par des liens empathiques à la famille qui les possède. Ces navires insaisissables bravent les tempêtes, évitent les récifs, distancent les monstres marins, sèment les pirates… et font l’objet de toutes les convoitises. Le capitaine de la Vivacia, Ephron Vestrit, se meure. Parmi les siens, chacun ourdit complot et trahison pour s’approprier son vaisseau, car une vivenef ne se transmet pas comme un legs ordinaire. Pendant ce temps, d’autres dangers se profiles à l’horizon : les serpents de mer qui infestent les océanes se regroupent, et un ambitieux pirate aspire à unir ses pairs sous un seul pavillon : le sien.

Mon avis
Après avoir connu l’excellente Robin Hobb grâce au premier cycle de l’Assassin Royal, je me devais de poursuivre ma découverte de cette auteure qui m’a tant charmé. Quoi de plus approprié que son cycle suivant, Les Aventuriers de la mer ?

   Terrilville est une grande cité, forte d’une longue histoire pas comme les autres. Ses ancêtres colonisateurs, par le biais d’un accord avec le Gouverneur, sont devenus les premiers Marchands, des gens aux statuts particuliers possédant de nombreuses terres. Une tradition et un héritage sont alors nés. Ephron Vestrit, capitaine de la Vivacia, une vivenef, fait partie des dernières familles de Marchands de Terrilville et entend bien poursuivre dans cette voie. Malheureusement, ses jours étant comptés, il ne lui reste qu’un seul souhait : que son navire, commandé par Kyle, son beau-fils, et Althéa, sa fille préférée, rentrent au plus vite. En effet, le navire, la Vivacia, n’est pas un vaisseau comme les autres. Construit en bois-sorcier, il est un navire magique qui a la possibilité de s’éveiller lorsque trois générations d’une même famille s’éteignent sur son pont, et Ephron est justement son troisième représentant… Pendant qu’une famille se déchire pour leur futur, de l’autre côté de l’océan, un pirate, Kennit, décide de rencontrer les Autres, des créatures mystiques, afin d’entendre l’Oracle. Ambitieux et doté d’une chance inouïe, ses actions pourraient bien changer le monde…

    Évidemment raccourci à l’extrême, mon résumé ne met en avant qu’une partie de l’intrigue et des évènements ayant lieu dans ce « nouvel » univers de Robin Hobb. « Nouvel » car il se déroule au sud des Six-Duchés, lieu de l’histoire de son précédent cycle l’Assassin Royal. Toutefois, aucune crainte à avoir, l’auteure a su se détacher de ce qu’elle avait imaginé pour proposer un environnement totalement nouveau. Ici la mer est reine, les coutumes très différentes, les croyances, les légendes et les modes de vies aussi. Finalement, si on exclut les quelques références qui peuvent être faites par moment, nous sommes en territoire inconnu. Un très bon point donc.

   J’ai beaucoup apprécié la forte identité que dégageait Les Aventuriers de la mer. Cette fois-ci, on baigne dans la fantasy dans les premières pages avec la présence des Autres, mais aussi de Serpents de mer, sans oublier les mystères autour du Désert des pluies. Néanmoins, l’élément qui m’aura le plus marqué dans ce premier tome reste les vivenefs. J’ai vraiment été charmé par l’histoire de ces navires magiques, leurs propriétés et bien sûr par la Vivacia, vivenef centrale de ce tome. Elle me laisse rêveuse… Et de que dire de Parangon, vivenef à l’histoire longue comme mon bras ? Je vous laisse découvrir par vous-même mais j’ai en tout cas très hâte d’en découvrir plus à leur sujet !

   En ce qui concerne la galerie d’acteurs, là aussi j’ai été ravi. Il n’y a pas un personnage principal en particulier mais plusieurs. Pour autant aucun n’est délaissé. Robin Hobb a fait le choix d’une construction où l’on change de point de vue et de personnage toutes les dix pages environ, ce qui permet de s’attarder plus longuement sur les différents protagonistes et de suivre l’action aux quatre coins du monde. On retrouve la fine psychologie de l’auteure et chacun a bénéficié d’un réel travail de description. Althéa est un petit coup de cœur déjà, tout comme sa mère, l’une pour sa dévotion presque folle pour un navire, l’autre pour son caractère bien trempé. Quant à Kyle… Hum, ce n’est pas l’envie de placer quelques coups qui manquent ! Quel sale comportement ! Pourtant, avec le recul, je n’arrive pas à le détester entièrement car il y a une certaine véracité dans certains de propos, et peut-être qu’il est juste dur pour le bien de sa famille. Hiémain m’a beaucoup intrigué et touché, quelle force d’esprit pour un si petit jeune homme ! J’aime la manière dont la vie et les expériences ont façonné ce garçon. Les autres personnages ne sont pas en reste et ont tous ce petit quelque chose qui contribuent fortement à aimer davantage ce récit.

   Pour l’histoire c’est plus difficile de se prononcer pour l’instant. Ce que j’ai lu m’a beaucoup plu et j’ai apprécié l’aspect drame familial que l’ensemble pouvait prendre par moment. Les thèmes abordés vont de la famille à l’injustice (système de caste), en passant par l’esclavage, la piraterie et la volonté d’un changement social radical. Bien que riche, on ressent clairement que ces 300 premières pages sont vraiment là pour poser les bases et introduire un cycle qui se veut long. De plus, il ne faut pas oublier que comme bon nombre de livres de fantaisie en France, Les Aventuriers de la mer a été (monstrueusement ?) découpé par rapport à sa VO. Autant dire qu’il ne faut pas s’attendre à une fin de tome bien palpitante, il s’agit juste de la fin d’un chapitre ! Cependant, l’intrigue est très agréable à suivre et il y a ce côté addictif qui me pousse à dévorer le livre et à déjà lire le suivant.

   En conclusion, ce premier tome des Aventuriers de la Mer indique que la série dispose de toutes les cartes en main pour devenir un cycle de fantaisie bon, voir très bon. C’est un réel plaisir de retrouver la plume envoûtante de Robin Hobb et de se plonger dans cet univers marin plein de mystères. Tous les ingrédients qui constituent à mon goût un bon récit sont présents et j’ai adoré suivre les débuts d’Althéa, Hiémain, Kennit et de la merveilleuse Vivacia. A considérer évidemment comme une introduction, 300 petites pages ont suffit à me rendre amoureux de Terrilville et c’est avec une impatience non feinte que j’ai envie de reprendre le large !

Ma note : 17,5/20