[Chronique] 20th Century Boys deluxe, tome 1 de Naoki Urasawa

20th century boys 1

Fiche technique du livre
Auteur : Naoki Urasawa
Genre : Manga : Thriller / Science Fiction
Année d’édition : 1999 (VO) / 2014 (VF)
Edition : Editions Panini Comics
Prix : 15,20€ TTC
Langue : Française
Nombre de pages : 400 pages

Synopsis
Kenji est seul avec sa mère pour s’occuper de son magasin, depuis que sa sœur a disparu il doit aussi prendre soin de sa petite nièce Kanna. Il habite depuis toujours ce quartier, croise régulièrement ses anciens camarades de jeu et semble avoir définitivement mis de côté ses ambitions, ses vieux rêves. Pourtant un jour il entend parler d’un couples qui a soudainement disparu près de chez lui, sur leur porte il aperçoit un étrange dessin qui commence à l’intriguer, un dessin qui lui rappelle le groupe qu’il formait avec ses copains, gamins, et avec qui il s’était engagé à « protéger le monde »… Mais c’est avec la mort de l’un d’eux, « Donkey », que les choses s’affolent dans sa tête. Il va alors commencer son enquête et tenter de découvrir qui est ce mystérieux « Ami » qui dirige le groupe qui se cache sous ce dessin.

Mon avis
20th Century boys c’est de la bombe ! Second manga culte de Naoki Urasawa à l’international après Monster, cette série bénéficie actuellement d’une réédition au format « deluxe » par son éditeur, Panini Comics. L’occasion idéale pour se mettre à la page et découvrir ce classique.

    20th Century Boys nous propose de suivre Kenji, homme de 37 ans et gérant un convini (espèce d’épicerie japonaise ouverte 24h/24h) avec sa mère. En parallèle il s’occupe de sa nièce, confiée par sa mère et donc sœur du héros qui a mystérieusement disparu. Très vite survient le suicide d’un ami d’enfance ainsi que de multiples faits divers pour le moins troublant… De plus, un symbole fait doucement son apparition un peu partout, notamment au sein de la secte occulte d’Ami, dont l’existence et les ambitions sont pour le moins étranges… et flippantes. Le problème est que ce symbole, Kenji le connaît bien. Et que tout cela n’a pas l’air d’être juste une simple coïncidence. Pourquoi cela ressort-il maintenant ? Qu’est ce que cela signifie et qui est à l’origine de cette idée, tout comme de cette secte ? Qui est ce fameux Ami ? Autant de questions qui s’imposeront à mesure que les pages défilent.

20th century ami signe    Là où 20th Century Boys se montre original est que l’histoire nous est contée du point de vue de la même personne mais durant deux époques différentes (voir 3 en fait…). Non seulement on suit les péripéties de Kenji en 1997 dans sa vie d’adulte bien tassé mais régulièrement, on effectue des sauts dans le temps afin de se plonger dans les souvenirs d’enfance du héros en 1969, à l’époque du rock’n’roll et de la guerre froide… Je ne souhaite évidemment pas vous spoiler pour ne pas gâcher la moindre surprise mais sachez que l’intérêt scénaristique de ce choix de narration est bien réel et intelligent, en plus de savamment servir l’histoire et de nous torturer le cerveau un peu plus.

   Autant être honnête, l’intrigue est très, très prenante. Une forme de peur se dégage du récit et j’ai parfois eu une pointe d’appréhension à l’idée de la prochaine page, surtout lorsque surviennent certaines scènes sanglantes… C’est un thriller mais pas uniquement : l’auteur apporte de très légères touches de fantastique et de science-fiction, renforçant le mystère autour de son histoire et me laissant encore plus interrogateur. Avec son rythme soutenu et ses rebondissements multiples, l’envie d’en découvrir davantage se fait rapidement ressentir et c’est un vrai page turner que nous avons là.

20th_Century_Boys_ perso    Les personnages développés sont attachants, en particulier Kenji qui a la part belle durant ces deux tomes. Il a une personnalité qui sort un peu du commun, un peu rocker dans l’âme, et j’aime sa manière de réagir et de vivre sa vie. Il est vraiment très humain. Yukiji est un autre personnage que j’ai beaucoup apprécié, en particulier pour son approche sur son enfance, le recul qu’elle en a tiré et les décisions qui en découlent dans sa vie. En tant que jeune adulte, c’est toujours un parallèle que j’aime voir être aborder dans un livre. Puis mention spéciale à « Dieu » dont le chapitre d’introduction m’aura beaucoup amusé. Dans l’ensemble c’est une galerie de personnage très intéressante à découvrir qui nous est proposé.

    S’agissant d’un manga, je me dois d’aborder le dessin. J’ai déjà eu l’occasion de parler de l’excellent travail de Naoki Urasawa à ce niveau dans d’autres chroniques (Billy Bat notamment) et mon opinion n’a pas changé : il est fort. Je reste bluffé face à la quantité d’émotions transmises par son dessin. Il suffit d’un coup d’œil pour comprendre ce que chacun traverse et le tout est incroyablement vivant. De même, c’est un plaisir de voir les personnages enfants lors des flashbacks et de réaliser qu’ils ont tous ce petit truc unique bien reconnaissable les définissant.

   Par contre, en ce qui concerne l’édition en elle-même, il faut avouer qu’elle n’a de deluxe que le nom. En réalité, on a affaire à une simple réédition dans un format bien plus grand et plus lourd. On bénéficie par conséquent de planches bien plus importantes et confortables. Cette fois, chaque tome comporte deux tomes de l’histoire de base et c’est bien à peu près le seul ajout. N’espérez pas y trouver de magnifiques pages couleurs ou des bonus : il n’y a rien de tout ça. Au prix de 15,20€ TTC, on peut se questionner sur l’intérêt de cette acquisition. En bref, si l’opportunité de vous offrir la série dans sa première édition à petit prix est possible : saisissez-là.

   En conclusion, j’ai passé un excellent moment de lecture avec ce « premier » tome de 20th Century Boys. Mêlant habilement thriller avec quelques éléments de science-fiction, j’ai été projeté dans ce récit palpitant alternant les époques avec brio, de l’insouciance de l’enfance à la dure réalité de la vie adulte, les rêves loin derrière soi. Truffé de mystères en tout genre, les interrogations et l’appréhension se bousculent à mesure que les pages défilent. Le dessin d’Urasawa me régale à nouveau et je n’ai qu’une envie : poursuivre ma découverte au plus vite et à assembler les éléments de ce qui semble être un gigantesque puzzle. Mais qui est donc cet Ami… ?

Ma note : 17,5/20