[Chronique] Billy Bat, tome 6 de Naoki Urasawa

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Fiche technique du livre
Auteur : Naoki Urasawa
Genre : Seinen, Thriller Fantastique
Année d’édition : 2013
Edition : Pika Editions
Prix : 8,05 euros
Langue : Française
Nombre de pages : 198 pages

Synopsis
Tiré de la quatrième de couverture. Tandis que Kevin se démène pour tenter de déjouer la tentative d’assassinat du président Kennedy, Oswald, de son côté, est chargé par la chauve-souris de protéger la vie, non pas de JFK, mais de Kevin. C’est ainsi que les destins des deux hommes vont se croiser…

Mon avis
Kevin Yamagata nous fait l’honneur d’apparaître sur la couverture de ce sixième tome, l’air plus déterminé que jamais… et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela est mérité ! Avec ce nouveau tome, il s’affirme enfin comme le véritable héros de la série, ce qui n’est pas pour me déplaire.

   Se déroulant toujours en 1963, le manga s’ouvre cette fois-ci sur un chapitre consacré à Chuck Culkin… ou plutôt la personne se faisant passer pour Chuck. Comment ce dernier vit-il ? Comment a-t-il fait pour prendre la place de l’assistant de Kevin Yamagata et devenir l’un des auteurs les plus adulés du monde entier ? Autant d’interrogations qui trouvent leurs réponses au cours du chapitre mais qui entraînent d’autres questions me laissant pantois. Qui est-il réellement ? Quel est son but ? Ce chapitre est à l’image du reste du tome : rempli de révélations mais renouvelant les mystères et les interrogations.

   Pour que vous gardiez la surprise au maximum, je dirai qu’en ce qui concerne l’intrigue, ce tome est très bon, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est très rythmé, de nombreux éléments se mettent encore plus en place, et comme l’indique la quatrième de couverture, ce tome permet de vivre la rencontre tant attendue Kevin Yamagata / Oswald. Un moment lourd en émotion et en suspense que je qualifierai de point culminant de ce sixième tome. Merveilleusement dessiné et mis en scène, je redoutais ce passage car il pouvait signifier énormément de choses d’un point de vue scénaristique (attaque de Kennedy ?). J’ai été en fin de compte pris au dépourvu par la tournure des évènements car cela ne s’est pas déroulé du tout comme je l’imaginais ! Un point qui me satisfait entièrement, car même après avoir lu quasiment tous les titres de l’auteur, il arrive toujours à me surprendre.

   De plus, Urasawa nous indique enfin ce qui semble être le but de son histoire. Un changement de ton s’opère au fur et à mesure que l’on avance et un objectif très réel et flippant apparaît. Le côté fantastique se place en retrait face à l’aspect thriller / suspense plus dominant. Un fil conducteur se précise donc grandement. L’influence des différents personnages se fait davantage ressentir et les forces et les desseins de chacun se mettent en place. Ils gagnent en intensité et j’ai adoré observer les changements du comportement de Kevin Yamagata. Peut-être à cause de tout ce qu’il a vécu, il m’a paru parfois troublé, plus dur qu’auparavant, voir prêt à dépasser certaines limites. Psychologiquement, on le sent profondément bouleversé, sûrement suite aux multiples interventions surnaturelles de cette chauve souris.

   Ce n’est pas tout puisque l’auteur nous réserve une belle surprise en fin de tome. Non seulement c’est très intéressant car cela augure du très bon pour la suite (et me rappelle quelque part un des passages de Monster, que j’adore) mais ça m’a permis de me rendre compte qu’il maîtrise, comme d’habitude, son intrigue. On peut en effet remarquer que les éléments vus dans les précédents tomes et dont je pensais qu’ils n’avaient aucun intérêt sont en fait très importants et s’emboîtent avec le « présent ».
De même, là où certains des tomes précédents me perdaient parfois à travers leurs multiples flashbacks, changement de lieux et de personnages, je dois avouer que cette fois-ci je n’ai absolument pas eu ce problème. Certes, le tome se déroule uniquement en 1963, mais j’ai l’impression que l’auteur a trouvé son rythme de croisière et c’est du tout bon car la lecture fut incroyablement fluide. Inutile de vous préciser que j’ai été complètement captivé par ce tome, à un point que je l’ai dévoré en moins d’une heure !

   En conclusion, ce sixième tome de Billy Bat est très bon, et est un petit coup de cœur. Il s’agit probablement de mon préféré de la série jusque là. Avec ce tome, la qualité de la série monte d’un cran et j’ai eu le sentiment de retrouver du grand Urasawa. L’apparition d’une réelle trame principale gomme ce qui était pour moi un des défauts de la série et l’affirmation de Kevin Yamagata, personnage que j’apprécie beaucoup, en tant que héros, achève de me convaincre. J’espère que tout cela va se concrétiser et se poursuivre avec le septième tome, mais au vu de ce qui est mis en place tout au long du tome ainsi que par le cliffhanger final, je suis quasiment assuré d’avoir un tome de qualité à nouveau.

Ma note : 17/20

Et vous, qu'en pensez-vous ?