[Chronique] Le Siècle, tome 2 : L’hiver du monde de Ken Follett

hiver du monde

Fiche technique du livre
Auteur : Ken Follett
Genre : Historique
Année d’édition : 2012
Edition : Robert Laffont / France Loisirs
Prix : A partir de 11,20€ TTC
Langue : Française
Nombre de pages : 997 pages

Synopsis
Entre 1933 et 1949, des salles de bal de Buffalo aux chambres du Parlement anglais, de la bataille de Normandie au terrible Blitz, L’Hiver du monde entraîne le lecteur dans le tourbillon de la Seconde Guerre mondiale.

Dans La Chute des géants, cinq familles – américaine, russe, allemande, anglaise et galloise – se sont croisées, aimées et déchirées au rythme de la Première Guerre mondiale et de la Révolution russe. À l’aube des grands bouleversements politiques, sociaux et économiques de la seconde moitié du XXe siècle, ce sont désormais leurs enfants qui ont rendez-vous avec l’Histoire.
Pouvant se lire indépendamment du premier tome, L’Hiver du monde raconte la vie de ces êtres au destin enchevêtré pour qui l’accession au pouvoir du IIIe Reich et les grands drames de la Seconde Guerre Mondiale changeront le cours de leur vie pour le meilleur comme pour le pire.

Carla von Ulrich, née à Berlin d’un père allemand et d’une mère anglaise, va subir de plein fouet les affres du nazisme jusqu’à ce que, décidée à reprendre sa vie en main, elle entre en résistance… Les frères américains Woody et Chuck Dewar, chacun portant un lourd secret, empruntent deux voies différentes au moment de l’entrée en guerre des États-Unis, l’un s’engageant dans la politique à Washington, l’autre combattant dans la jungle des îles du Pacifique… Lloyd Williams, brillant étudiant et très engagé politiquement, à l’instar de ses parents, se porte volontaire pour combattre les fascistes durant la guerre civile espagnole, au prix de certains de ses idéaux… Daisy Peshkov, belle et ambitieuse jeune fille, s’éprend du mauvais garçon, le suffisant et lâche Boy Fitzherbert, avant de prendre conscience que le véritable amour n’est ni intéressé ni prévisible… Quant à Volodia, le cousin de Daisy, espion pour les renseignements russes, il va peu à peu remettre en question les agissements de son gouvernement au point que ses actes affecteront non seulement cette guerre, mais également la Guerre froide à venir.

Mon avis
Démarré huit bons mois après l’excellent premier tome, La chute des géants, j’avais une hâte folle de découvrir le futur de ses protagonistes qui m’auront tant marqué.

   Au vu de la quatrième de couverture plus que copieuse que je vous propose ci-dessus, je ne vous ferai pas l’affront de revenir sur les tenants de ce second tome. Démarrant en 1933 en plein Berlin, on nous propose de revoir Lady Maud, maintenant Von Ulrich, Walter, ainsi que leurs deux enfants : Carla et Erik, alors âgés d’environ 12 ans.
Très vite, et de manière logique, on comprend que l’intrigue va davantage tourner autour des enfants de nos chers héros du premier tome. Même si j’ai eu une pointe d’amertume face à ce choix, j’ai finalement été rapidement emporté dans les intrigues de leurs fils, d’autant plus que pour mon plus grand bien, les parents ne restent jamais loin. Dès les premières pages, j’étais donc conquis de retrouver Maud, Walter et Ethel, plus âgés mais toujours si charmants. Une retrouvaille avec de vieux amis en somme.

   En comparaison au premier tome, j’ai tout de même trouvé que globalement le niveau était descendu d’un cran, la faute à plusieurs éléments.
Tout d’abord, peut-être qu’en traitant de la seconde Guerre Mondiale d’une manière aussi large et sur autant d’années, il était évident qu’on allait passer à côté de beaucoup d’éléments historiques importants, mais je pense que j’aurais préféré que Ken Follett se concentre plus sur certains pays dans ce cas, pour éviter de trop s’éparpiller. Car à la différence de La Chute des Géants qui offrait une très belle relecture de la Grande Guerre, avec peu d’oublis, L’Hiver du monde a tendance à être trop rapide sur certains évènements capitaux (invasion de la France notamment, la Résistance, la guerre sur les différents fronts, opération sous-marine des Allemands, le cas de l’Italie jamais abordé, etc.) pour ne traiter que quelques points précis en incluant au maximum les intrigues de ses personnages. Là où le premier utilisait intelligemment ses personnages, en particulier pour proposer un point de vue différent mais crédible sur les situations historiques, ici j’ai eu le sentiment que l’Histoire n’était souvent qu’un prétexte pour mettre en avant les fameuses relations amoureuses de chaque protagoniste.

   De la même façon, peut-être était-ce parce que j’ai lu le premier tome et que je connais un peu le fonctionnement de l’auteur, j’ai souvent compris à l’avance ce qui allait se passer et c’était souvent bien trop prévisible. On n’échappe pas non plus à des situations et des rencontres absolument improbables (entre Boy, Daisy et Lloyd c’est quand même fort !). Néanmoins, je me dois d’apporter quelques nuances à mes propos car j’ai eu de gros coups de cœurs sur certains personnages, notamment Carla von Ulrich. Tout comme Maud, sa mère, Carla est un personnage fascinant. Si l’on passe outre ses amourettes, tout le reste la concernant m’a plus ou moins laissé bouche bée et que dire de sa conclusion, pour le coup surprenante et poignante. Ce que je ne peux pas affirmer pour tout le monde, malgré toute la sympathique qu’ils peuvent m’inspirer. Oui mes chers Lloyd et Ethel Williams, je pense à vous !

   Toutefois, Ken Follett reste un bon conteur et sait nous entraîner aisément dans cet énorme pavé. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la seconde Guerre Mondiale sous d’autres facettes, notamment le point de vue allemand, à mon sens le plus réussi. Je ne connaissais pas le rôle des anti-nazis et le travail d’espionnage qu’ils ont pu fournir, tout comme le fin mot sur l’Aktion T4. Autant de précisions qui permettent au livre de se démarquer à mon sens de la masse.
De même, la plume de l’auteur fait des merveilles lors des descriptions et L’Hiver du monde propose lui aussi son lot de scènes incroyablement touchantes ou / et poignantes. Pour être honnête, c’est rare qu’un livre m’émeut, mais ici ce fut le cas à plusieurs reprises. Cerise sur le gâteau : certains problèmes de rythmes qui m’avait un peu gêné dans La Chute des géants ont été gommé, rendant la lecture plus fluide.

   En conclusion, j’ai passé un agréable moment de lecture avec L’hiver du monde. Sans atteindre la qualité du premier, la faute principalement aux intrigues des personnages trop prévisibles et moins bonnes que précédemment, j’ai tout de même été vivement happé par l’histoire… et l’Histoire ! M’apportant une vision différente des évènements de la seconde Guerre Mondiale et des précisions historiques bienvenues, l’auteur sait aussi séduire par sa plume et la multitude d’émotions fortes qu’il m’a fait vivre, en particulier chez les von Ulrich. Une pointe d’amertume donc, mais qui ne m’empêchera pas d’acquérir le troisième et dernier tome au plus vite, en espérant y retrouver l’excellence de La chute des géants.

Ma note : 15/20

9 réflexions au sujet de « [Chronique] Le Siècle, tome 2 : L’hiver du monde de Ken Follett »

  1. C’est vrai que l’on retrouve souvent les mêmes mécanismes de narration et de rebondissements dans les histoires de Ken Follett. Personnellement, j’avais été autant conquise que pour le tome 1, j’avais retrouvé avec plaisir les enfants des protagonistes du premier tome! Je me demande bien ce que va donner le tome 3 🙂
    Toujours pas reçu?

    • Pour ma part, comme ce n’est que mon second livre de Ken Follett, j’ai quand même été étonné de retrouver certaines ficelles aussi grosses. Le cas de Lloyd, Daisy et Boy est dingue, tant c’est du tout vu (et ça prend quand même tellement de pages !). Cela dit, le tout reste super attachant, donc je me suis bien amusé en lisant ce livre.
      J’ai bien reçu le troisième tome sinon ^^ La librairie m’a appelé Lundi dernier et je suis allé le chercher hier durant ma petite séance shopping. Bon, autant être franc : l’édition limitée est nulle, vraiment xD

      • Oui, c’est vraiment dommage. Vu ce qu’il annonçait, je ne m’attendais pas à un truc fou fou, mais je trouve ça quand même un peu ridicule de pousser à la pré-commande pour une édition limitée et collector qui n’a en fait qu’une couverture dans une teinte légèrement différente et une impression de lettre en français de l’auteur en première page…
        Bon, après le prix reste identique à l’autre édition….
        Enfin, espérons qu’on ait 1200 pages de bonheur ! J’ai hâte de découvrir la Guerre Froide sous un autre angle et la lente reconstruction de l’Allemagne ^^

      • La guerre froide n’est vraiment pas une période que j’affectionne dans les romans, du coup, je compte vraiment sur le talent de Ken Follett pour me faire aimer! 🙂

    • Tu résumes bien mon sentiment 🙂 J’avais tellement apprécié le premier tome que mes attentes pour ce second étaient immenses. Reste un bon moment de lectures tout de même. Si l’on suit cet ordre pour Ken Follett, tu penses qu’on peut s’attendre à un tome 3 incroyable ?

    • Mais clairement, la fille de Maud est un joli coup de coeur !
      Sa traits de personnalité sont tout ce que j’apprécie et son histoire est tellement intéressante que je pense qu’elle ressort plus que les autres. Un peu à la manière d’Ethel Williams dans la Chute des Géants (même si Maud et Billy ne sont pas en reste).

Et vous, qu'en pensez-vous ?